HISTORIQUE
1919
L’Union Athlétique du 16ème
La première guerre mondiale vient de s’achever et une grande partie de la jeunesse fut fauchée par cinq ans de conflit. Un renouveau sportif se créait et ce mouvement avait pour but de regrouper tous les jeunes et de leur faire oublier, par les activités sportives, toutes les misères et les privations endurées si longtemps.
Un jeune instituteur du 16ème arrondissement de Paris, Maurice Jacques, entreprit alors de regrouper tous les jeunes du quartier de la Porte de Saint-Cloud et il fonda un club omnisports : l’Union Athlétique du 16ème.
Dans ce club se pratiquait le football surtout, mais aussi l’athlétisme et accessoirement un peu de gymnastique et de tir.
Monsieur Jacques avait obtenu de la municipalité de Paris un terrain vague situé sur les anciennes fortifications qui ceinturaient Paris, à la hauteur de l’actuelle rue de Maurois. Deux ans plus tard, il obtenait une concession sur la promenade de Bagatelle, et les joueurs connaissaient les charmes du transport des buts (à pied s’il vous plait) de la Porte de Saint-Cloud au Pont de Puteaux (aller et retour !).
Quelques années plus tard, vers 1925, Monsieur Jacques obtenait un terrain sommairement aménagé (mais avec des buts fixes) situé à la limite de Paris et Boulogne-Billancourt (Porte de Saint –Cloud) et jouxtant l’actuel Parc des Princes et le stade Géo André. Ce terrain situé sur les anciennes fortifications était très dangereux puisqu’il était bien fourni en pierres de tout genre ! Une clôture de bois délimitait le terrain et le séparait d’un autre terrain vague (celui de la jeunesse de Boulogne) tracé alors sur l’actuel stade Géo André.
L’UA16 fonctionnait bien malgré des conditions difficiles et atteignit dès 1926 le niveau de la Promotion d’Honneur de la ligue de Paris Île de France. L’équipe avait de bons résultats et ses rencontres avec le Club Olympique de Billancourt notamment (club de football du constructeur automobile Renault) étaient très suivies.
Ses couleurs, à l'époque
Chemisette grenat, short bleu, bas bleus avec revers rouge…
Nul ne sait aujourd’hui pourquoi ces couleurs avaient été choisies.
Les années passent. L’UA16 prend de l’importance, ses effectifs s’accroissent et nous arrivons en 1931.
La ville de Paris décide d’aménager les anciennes fortifications suivant un plan baptisé « la ceinture verte de Paris » et décide de doter les clubs du 16ème d’un stade moderne avec un terrain de football, deux terrains de basket-ball, quatre courts de tennis, deux terrains de boules lyonnaises. Cette installation comprend naturellement une tribune avec des vestiaires spacieux et des douches bien aménagées. Pour compléter le tout, un stand de tir de quarante mètres est installé au sous-sol des tribunes. L’histoire nous dit d’ailleurs qu’il ne fut jamais utilisé et à ce jour, personne n’a jamais su pourquoi !
Les travaux durèrent plus de deux ans et l’UA16 dut trouver une solution pour tenir et subsister.
Monsieur Jacques se mit en quête d’une solution et se mit en rapport avec le Club Athlétique des Sports Généraux (CASG) qui était en fait le club sportif de la Société Générale. Il obtint de ce club de jouer ses matchs de championnat sur leur terrain annexe au Stade Jean Bouin et de pouvoir entrainer ses équipes premières et réserves le jeudi soir. Cette heureuse solution permit à l’UA16 de se maintenir, et surtout d’envisager la reprise avec beaucoup d’espoir.
En 1935, le terrain de football et sa pelouse étaient enfin prêt et le résultat était remarquable. La tribune et ses aménagements répondaient aux promesses faites.
Quelle métamorphose
l’UA16 est alors un vrai club omnisports !
Sa section football comprend quatre équipes séniors, des équipes jeunes de pupilles aux juniors. Une section de basket-ball est également créée.
Pour leur rendre hommage, donnons les noms des présidents qui se succèdent à la tête de l’UA16 : le frère de Monsieur Jacques, puis Fernand Laurent (à qui nous devons la création de la piscine Molitor), Monsieur Morand (pharmacien Avenue de Versailles), Monsieur Hannebique qui quitta l’UA16 pour assurer la présidence du Tennis Club du 16ème, puis Monsieur René Du Raget.
La section football, bien conduite par Fernand Laruelle, se renforce chaque année. Il faut retenir la performance majeure de l’équipe séniors en 1928 qui disputa les 32ème de finale de la Coupe de France contre la fameuse équipe professionnelle du Stade Rennais. L’UA16 est réputé à l’époque pour la qualité de son jeu et la technicité de ses joueurs.
Les années passent vite et en 1939, c’est une nouvelle guerre qui éclate. Les joueurs rejoignent les armées. Maurice Jacques, lui-même est mobilisé et pendant cinq ans le club survit tant bien que mal.
En 1945 (année de la libération), les joueurs rentrent. Certains ont bien grandi. Une nouvelle dynamique s’instaure. La présidence est alors assurée par Monsieur Caron, un ancien champion de hors-bord…(!) ; le secrétariat est assuré par Maurice Jacques assisté de René Savy, la direction sportive est confiée à Francis Bluet et l’entraineur principal est Pierre Quédec. Monsieur Mandel (dirigeant du club) s’occupe pour sa part des jeunes et nous lui devons la conception d’un nouveau maillot, toujours de couleur grenat mais agrémenté d’un superbe chevron bleu.
Les temps ont changé et le club ne suit pas cette politique générale des clubs franciliens qui consiste à offrir aux joueurs séniors des primes de match. De fait, la situation se dégrade dans cette catégorie au contraire de la section jeune qui progresse constamment et rivalise alors avec les grands clubs de Paris que sont le Racing, le Stade Français et le CO Joinville.
En 1953, la section séniors descend en première division de ligue.
Il faut réagir. Un nouveau dirigeant se manifeste, père de deux jeunes joueurs qui ont fait leurs classes au CASG : Monsieur Jack Barthélémy. Il est lui-même membre du Comité Directeur du CASG. Sportivement muni des pleins pouvoirs et financièrement soutenu par le CASG, il prend des décisions efficaces :
- Il confie à Jo Trapon (un ancien du club) la fonction d’entraineur-joueur.
- Il assure un arrivage massif de joueurs. Parmi ceux-ci, citons Monsieur Langumier (petit gabarit et technicien hors pair), Messieurs Jacquelin et Darnet (deux puissants arrières qui stabilisent la défense), Monsieur Rouillac (milieu aussi ardent que volontaire) et Monsieur Mac Grave (attaquant écossais à l’adresse diabolique).
D’autre part, Monsieur Jack Barthélemy renouvelle l’organisation du club et lui donne un niveau supérieur aux autres clubs voisins.
Sur ces nouvelles bases, l’équipe fanion retrouve immédiatement sa place en Division d’Honneur.
Au même moment, monsieur Pierre Quédec (chargé des jeunes à l’UA16 et professeur EPS au lycée Jean-Baptiste Say) s’est mis en rapport avec des jeunes lycéens de Janson de Sailly et s’assure la collaboration de deux garçons : Messieurs Hugues André et Michel Cosar. Suivent d’autres éléments (Messieurs Raymond Fians, Philippe André, Christian Adamoff ainsi que les frères Charbonnier).
Les performances de cette équipe vont entrainer l’ensemble du club et les catégories de jeunes rivalisent avec les meilleurs clubs parisiens en Division d’Honneur (Racing, le Stade Français, PUC, Malakoff…)
Le club
remporte des titres
Les minimes remportent le championnat de Paris et la Coupe de Paris. Au concours du jeune footballeur, le club figure au premier plan et remporte avec Yvon Quédec les finales nationales.
En 1955, Monsieur Barthélemy demande à Pierre Quédec de reprendre les séniors et d’intégrer dans cette catégorie les joueurs formés au club. C’est ainsi que Messieurs Delaneux, Lemaire, Colin, Quédec, Duchesne, Ajesta hissent le club de la Promotion à la Division d’Honneur, l’équipe remportant cette saison-là ses 14 premiers matchs de championnat.
Au cours de cette heureuse période, le CASG avait officiellement annoncé que le nom du club devenait UA16-CASG puis CASG16.
Les tenues sportives
se transforment également
Les couleurs du CASG sont le bleu et le blanc. Il faut donc intégrer ces couleurs au maillot grenat de l’UA16. Celui-ci devient grenat cerclé bleu et blanc. Le short est noir, et les bas rouges avec revers bleu et blanc.
Ces nouvelles couleurs se font rapidement connaitre dans le cadre des compétitions de la ligue de Paris. L’équipe fanion tourne bien. Ses performances régionales et en Coupe de France sont excellentes. Les jeunes figurent au premier plan et le joyau est constitué par la formation junior qui dispute la Coupe Gambardella.
Sur les onze joueurs de cette équipe, huit ont été formés au Club. Il s’agit de Messieurs Salembier, Bondin, Durior, Bluteau, Cedon, Pauli auxquels viennent s’ajouter les frères Samper et Muller, transfuges du Racing.
Cette équipe franchit victorieusement les obstacles en Coupe Gambardella en éliminant Quevilly et Lille. Elle élimine ensuite en ½ finale au Parc des Princes la prestigieuse équipe du Stade de Reims mais échoue en finale contre l’équipe de Saint-Etienne après avoir fait trembler les « Verts ».
Mais tous ces succès n’évitent pas les problèmes de la vie, fut-elle sportive. L’accord avec le CASG cesse brusquement et le club manque rapidement de moyens. Le président Barthélémy passe alors la main.
D’autre part, il est question de construire un boulevard périphérique autour de Paris, celui-ci sonnera la fin du stade municipal du 16ème. Le club est alors bradé à notre voisin l’ACBB, club omnisports très puissant mais dont la section football végète.
Le nouveau club s’appelle UA16-ACBB puis ACBB-UA16 pour finalement deux ans plus tard être assimilé entièrement par l’ACBB.
Les dirigeants et joueurs du club qui ont connu les bonnes heures du club finissent par s’émanciper du club boulonnais, Michel Cosar et Eddie Warner décident de relancer le club de zéro en montant une structure s’adressant aux garçons du quartier.
Entre temps, le nouveau stade municipal du 16ème est inauguré sur l’emplacement dit du « Fonds des Princes » et le club reprend ses concessions en 1969.
L'ES16
Ecole des Sports du 16ème…
En 1971, les premières équipes de compétition voient le jour et en Juin 1971, l’UA16 qui est devenu entre temps l’ES16 (Ecole des Sports du 16ème) engage trois équipes en championnat de ligue de Paris : les poussins (U9), pupilles (U11) et minimes (U13).
Afin de démarrer dans les meilleures conditions, le club demande à Pierre Quédec de reprendre du service. L’année suivante, huit équipes sont engagées et en 1974, le club compte onze équipes sous la responsabilité d’Yvon Quédec qui assure également l’organisation technique. En 1975, il y aura treize équipes puis seize en 1976 pour 200 licenciés.
La section football compte un nouveau président, il s’agit de Monsieur Alain Chenut qui coache également l’équipe minimes.
En 1977, Cette équipe, emmenée par Christophe Chenut, remporte brillamment la coupe des Hauts de Seine et quatre catégories (pupilles, minimes, cadets et juniors) participent au championnat de Paris.
En 2005, l’histoire se poursuit avec la présidence assurée par Christophe Lafarge. Le club compte trois sections sportives pour plus de 1500 adhérents avec une section football (représentée par quelques 1 200 licenciés dont presque 200 joueuses et une cinquantaine d’éducateurs, une section natation de plus de 200 adhérents et une section tennis de presque 200 pratiquants.
Le 9 avril 2018, Nuno Filipe MIGUEL est élu président, assurant la continuité et la pérénité du club.
Tout au long de son histoire, et malgré des événements pas toujours favorables, le club n’a cessé de vivre, de survivre et même de renaitre dans son quartier avec vigueur et malgré des difficultés récurrentes dues à l’étroitesse de ses capacités d’accueil.
« Remerciements spéciaux à Michel Cosar pour sa contribution à l’élaboration de ce récit d’histoire…»